31 Janvier 2013
Résumé :
Gair est condamné à mort.
Il est le seul à entendre le Chant, une terrible magie qui le déchirera de l'intérieur s'il n'apprend pas à la maîtriser. Pourchassé par les Chevaliers de l'Eglise qui veulent le jeter au bûcher, Gair a pour seul espoir un ordre secret que des siècles de persécution ont presque anéanti : les Protecteurs du Voile, l'unique rempart contre les démons du Royaume Caché. Mais le Voile entre les mondes est en train de faiblir. Bien avant d'y être prêt, Gair devra combattre pour sa propre vie, pour l'Ordre du Voile et pour la femme dont il est tombé amoureux ...
Ce que j’en ai pensé :
« Les chants de la terre » est le premier tome d’une nouvelle saga qui avait eu pas mal de succès outre-Atlantique et qui, de ce fait, avait titillé mon intérêt. Si l’on est loin du coup de cœur de chez Bragelonne (qui dernièrement a bien du mal à me convaincre), ce premier tome d’Elspeth Cooper reste un roman efficace, un peu convenu dans l’ensemble, mais dont la fin m’a plutôt convaincue (et étonnée je dois avouer par rapport au reste). Heureusement, on évite finalement le bide de « Lame damnée » ou le non moins trivial Farlander...
L’intrigue de cette première mouture ne sort pas des sentiers battus de la fantasy, et le lecteur se retrouve rapidement en terrain connu. Un jeune homme qui possède des pouvoirs phénoménaux et dangereux, un monde obscurantiste où les magiciens sont réprimés sous l’égide d’une « supposée » église catholique et son inquisition, une école de magie qui fait office de havre de paix, un vieux mentor taiseux… Bref, rien de nouveau sous le soleil de la quête initiatique. Ajoutez à cela un rythme plutôt lent, sans batailles ni antagonismes et l’ennui nous guette pendant une bonne partie du tome.
Elspeth Cooper fait la part belle aux sentiments et aux personnages, notamment à son héros Gair et sa romance qui prend le pas sur l’intrigue. Car il faut quand même avouer que sa vie au jour le jour à l’académie, ses amitiés et amours naissantes m’ont semblé plutôt cibler les jeunes lecteurs. Sans compter que Gair n’a pas le charisme nécessaire pour booster l’intrigue et nous happer dans l’univers créé par l’auteur. N’est pas Robin Hobb qui veut… Heureusement l’ensemble est servi par une belle plume, tantôt poétique et envoûtante, et la magie de la Terre est joliment rendue. L’importance de la nature et des animaux offre de beaux passages au roman, dommage que la totalité de la trame ne jouisse pas de cette verve.
Le manque d’originalité et de subtilité qu’apporte le grand méchant de l’histoire ainsi que le rythme qui s’accélère avec pompe dans la deuxième moitié du tome n’aide pas le roman à se démarquer des autres. Comme si l’auteur avait décidé de prendre un kit « vite-fait » où les principaux ingrédients se retrouvent. Dommage vraiment. Sans compter que vu la longueur du roman, l’auteur aurait pu repousser les limites de son intrigue pour mieux la développer. Ce qui est plutôt étonnant et qui me donne envie de lire la suite, c’est le dénouement étonnant vu le caractère classique de l’œuvre. Pour le coup, Elspeth Cooper se lâche et on aurait aimé la voir prendre plus souvent ce chemin.
Si ce premier tome est tout à fait honnête, il n’en reste pas moins qu’il ne retire pas son épingle du jeu par rapport au reste de la production et que je le verrai plutôt s’adresser à ceux qui découvrent le genre et aux plus jeunes.
Verdict : Bonne pioche (avec réserve)