18 Octobre 2011
Titre VO : The Were-Wolf &
The Unknown Sea (1896)
Paru le : 1 septembre 2011
Éditeur : Le Pré aux clercs
ISBN : 978-2-84228-460-2
Nb. de pages : 164
Prix constaté : 19€
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Résumé :
Au coeur de l'hiver, alors qu'il fait nuit et que la neige a recouvert chemins et forêts, une étrange et fascinante créature fait irruption dans une ferme.
Les paysans, après avoir été saisis d'effroi, sont vite séduits par Ombre Blanche et l'un d'eux, Sweyn, tombe immédiatement amoureux. Lorsque son frère arrive à la ferme, son regard est attiré
par de larges empreintes de pattes de loup dans la neige qui s'arrêtent juste devant la porte. Mais c'est une femme qu'il trouve au milieu des siens... Dans Ombre Blanche, la première histoire de
loup-garou de la littérature occidentale, Clemence Housman excelle à faire progressivement monter l'angoisse chez le lecteur.
Lames déferlantes et brisants perfides : le héros de La Mer inconnue, au mépris de tous les interdits, part à l'assaut des mystères que cache l'île Sinistre...
Ce que j’en ai pensé :
Une ambiance étrange plane sur les deux nouvelles qui composent cet ouvrage. Pour la première fois publiée en France, Clémence Housman nous livre des histoires fantastiques qui puisent aux
sources de nos peurs ancestrales. Des empreintes dans la neige, des coups frappés à la porte, des voix irréelles … Voilà qui est suffisant pour nous introduire dans un monde angoissant fait de
superstitions et de contes d’antan. Ceux-là même que l’on se raconte à tour de rôle au coin du feu en buvant une boisson chaude…
L’auteur peut bien être née au XIXème siècle, elle n’en sait pas moins mener son récit avec habileté et constance, sans surcharger le texte de redondances et de fioritures propres à
l’époque. Ainsi pas de longs passages de descriptions qui nous font perdre de vue la trame, ni d’écriture ampoulée, tout est fluide, limpide et le lecteur peut se focaliser sur la magie de
l’histoire.
« Ombre blanche », la première nouvelle, nous parle de bravoure et de courage, de deux frères jumeaux qui se déchireront pour une femme. Du moins en a-t-elle l’apparence… Clémence
Housman puise au cœur du mythe lycanthrope, cet humain à moitié loup qui se transforme aux douze coups de minuit. Le poids des superstitions est la clé de cette nouvelle, qui comme toute bonne
nouvelle de l’époque, nous propose sa petite morale finale. Bizarrement l’auteur choisit de diaboliser la Femme dans ces deux nouvelles (une des mauvaises habitudes des siècles passés où tous les
maux de la Terre pouvaient lui être imputés), car dans les deux cas, c‘est par elles qu‘arrive le malheur. Parti pris de l’époque ? Ou pied de nez aux vieillards conservateurs de ce même siècle
? Étant donné le passé de suffragette de la dame, je pencherais pour la seconde option. ^^
La deuxième nouvelle « La mer inconnue », n’en est pas vraiment une, car après lecture de la postface de Jean-Pierre Dionnet, il s’agirait du début d’un court roman de l’auteur (3/17
chapitres). Ici, l’ambiance est maritime, les superstitions occupant toujours une place importante dans l’histoire. Je dois dire que je suis restée sur ma faim, les quelques chapitres proposés ne
nous servant que d’introduction à un récit prometteur. Dommage…
En bref, il arrive encore de nos jours, que certains éditeurs parviennent à dénicher de petites merveilles enfouies sous la multitude de
textes publiés à l’étranger. « Ombre blanche » fait partie de ces découvertes surprenantes et singulières, à l’imagination fertile et à l’écriture actuelle. Les superstitions d’antan
sont au cœur de ces contes intemporels, qui ne sont pas sans rappeler les nouvelles fantastiques d’Edgar A. Poe ou les contes les plus horrifiques des frères Grimm. A découvrir !
Ma note : 3.5/5