30 Avril 2011
Paru le : 24/03/2011
Éditeur : Oh ! éditions
ISBN : 978-2-915056-95-2
Nb. de pages : 266
Pour lire un extrait, c'est ici !
Résumé :
Le jour où Sonyô disparaît, égarée dans la métropole, ses enfants, devenus adultes, voit un abîme s'ouvrir devant eux.
Ensemble, ils se démènent pour la retrouver. Et, chacun à son tour, ils explorent ce lien unique qui les liait, les lie encore, avec celle qui leur a donné le jour. Les attentions quotidiennes,
au village où ils ont été élevés, les espoirs que leur mère plaçait en eux, son soutien indéfectible... Eux qui sont partis vivre leur vie, laissant derrière eux cette femme uniquement préoccupée
de leur bonheur, se heurtent à son absence.
Au vide auquel elle les confronte. Au vertige de la disparition... Un hommage bouleversant à l'amour maternel, unique, universel et absolu.
Ce que j’en ai pensé :
« Prends soin de maman » est un roman bouleversant, qui m’a ému comme jamais. Une fois ce roman refermé, je n’avais qu’une envie : prendre ma mère dans mes bras et la remercier
pour tout ce qu’elle fait. Dans une vie qui va à cent à l’heure et, où l’on remet toujours tout à plus tard en se disant « il sera bien assez temps demain », on oublie facilement
l’importance qu’occupe nos proches dans notre vie. Ce roman agit comme un électrochoc : peut être demain sera-t-il trop tard...
Sonyo, maman de quatre grands enfants, se perd dans la capitale lors d’un déplacement. C’est la panique dans sa famille. Les jours passent et ils n’ont toujours aucune nouvelle. Arrive
alors une grande remise en question de la part de chacun de ses proches. Ses enfants d’abord, qui regrettent chacun à tour de rôle leur négligence envers leur mère; son mari, souvent absent, mais
aussi sa belle-sœur qui ne cessait de la rabrouer.
Le roman est composé de quatre courts chapitres, chacun consacré à un membre de la famille de Sonyo : son fils aîné, sa fille aînée, son mari et enfin Sonyo elle-même. La narration peut
être un peu déstabilisante car elle alterne entre le « je » et le « tu » que l’on ne voit pas souvent en littérature. Ce roman m’a d’ailleurs rappelé un autre roman qui
employait la deuxième personne du singulier, il s’agit de « Un jardin sur le ventre » de Fabienne Berthaud qui abordait le même thème : les relations mère-enfants. Si ce dernier était
magnifique, « Prends soin de maman » n’a rien à lui envier. Si l’on passe outre la narration déstabilisante de prime abord et que l’on se concentre sur l’histoire, on ne peut qu’être
charmé, ému, remué. Les qualificatifs ne manquent pas tant ce roman est riche en émotions. Chaque personnage fait appel à sa mémoire et se remémore des petites anecdotes de la vie quotidienne
concernant leur mère/épouse et se rend compte qu’il n’a pas porté beaucoup d’attention à cette femme, qui leur a pourtant consacré sa vie, sa santé.
Les références culturelles jalonnent le roman. Notamment une scène où le grand frère se remémore que sa sœur a un jour refusé de lui nettoyer ses chaussures. Il faut savoir que dans la
plupart des pays asiatiques, les femmes de la famille sont sensées nettoyer les chaussures des mâles de la famille chaque soir en signe de respect. Il est aussi souvent question de fêtes
coréennes (celle des ancêtres) ou de plats traditionnels, le dépaysement est donc assuré.
En conclusion :
Enfin, vous l’aurez compris, j’ai été conquise par ce roman qui m’a chaviré par son sujet traité avec pudeur et justesse, et qui m’habitera longtemps. Un roman sur l’amour parent enfants,
sur la place de nos « anciens », sur l’importance des relations familiales. Souvent triste mais surtout incroyablement lumineux, « Prends soin de maman » est une perle de la
littérature coréenne. Alors s’il vous plait, prenez soin de maman !
Ma note : 4.75/5
Un immense merci à Partage Lecture et aux éditions Oh! pour cette merveilleuse lecture !