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Avides Lectures

Mes dernières lectures, coups de cœur ou déceptions, de la fantasy aux grands classiques.

[Nicolas CLUZEAU] - Le Dit de Cythèle, tome 1 : La Ronde des vies éternelles

le-dit-de-cythèle-1Paru le  : 11 octobre 2010
Éditeur  : Black Book
ISBN  : 978-2-915847-91-8
Nb. de pages : 682
Prix constaté : 9.90€

Résumé :
Alors qu'elle est inconsciente, une guerrière de l'armée de la République se voit entraînée dans une étrange ville par une petite fille au visage familier.
Alors qu'il donne un cours à l'Académie de magie, un mage s'évanouit et est assailli par la vision d'un cadavre qui lui annonce sa mort prochaine. Fils d'un homme et d'une fée, Eringvard, victime d'une apparition morbide, aperçoit le mot Corollis s'écrire au coeur des arbres. Une prêtresse du dieu des Morts, Cythèle, rêve de funestes prophéties et de fleurs qui saignent. Quatre êtres aux parcours et idées a priori opposés se rencontrent sur le chemin de la ville de Corollis, mystérieuse et depuis longtemps coupée du monde, au sujet de laquelle courent les plus sombres et angoissantes rumeurs.
Lentement mais inexorablement, le piège se referme derrière eux. La Ronde des vies éternelles est un thriller de fantasy horrifique : loin des clichés merveilleux, sa structure narrative machiavélique se déploie jusqu'à l'impensable dénouement. Nicolas Cluzeau, connu pour son style ciselé inimitable, rythme son récit avec virtuosité en alternant combats épiques, descriptions oniriques et immersives, scènes d'horreur gore et phases d'enquête haletantes.

Ce que j’en ai pensé :
  Premier tome d’une quadrilogie, « La ronde des vies éternelles » se définit comme un roman fantastique horrifique, qui oscille entre les deux genres et en ressort comme un roman complexe et fouillé, qui n’est pas forcément à la portée de tous.

  Quatre héros, quatre destins, mais beaucoup de points communs. Syrmaïl le mage, Cythèle la hiérarche, Brytomarte la guerrière et Eringvard, l’hybride mi-homme, mi-fée, ont tous fait le même rêve. Étrangement attirés par ce songe, les quatre protagonistes se retrouvent entraînés malgré eux vers la même destination : Corollis. Une fois réunis, les quatre font la même constatation, s’ils n’arrivent pas à percer le mystère qui entoure la cité, c’est la mort qu’il les attend...

  Le récit démarre promptement, sans réelle phase d’introduction, les explications sur l’étrange malédiction pesant sur nos héros se distillant au fur et à mesure du roman. Très intrigante, la narration alterne entre divers points de vue, un chapitre donnant la parole à l’un ou l’autre des personnages. Nous avons donc droit à un récit fort complet et méticuleux, chaque pièce du puzzle se mettant doucement en place. Chaque détail de l’univers de Nicolas Cluzeau est peaufiné à l’extrême, que ce soit à propos du monde, des personnages ou des enjeux, cet aspect m’a d’ailleurs fortement rappelé les jeux de rôle où l’univers est vaste et complexe. Pas étonnant donc, qu’il faille un certain temps d’adaptation pour bien s’immerger dans l’histoire.

  L’univers du « Dit de Cythèle » est particulièrement sombre, voire horrifique, certains scènes violentes éprouvant durement notre sensibilité de lecteur. Notamment, le passé de Brytomarte, qui m’a vraiment bouleversé par son atrocité (le mot est presque faible !). On aurait dès lors tort de penser que le dit est un énième roman Fantasy, car l’auteur mélange brillamment les genres, passant du fantastique à l’angoisse en clin d’œil. La tension est constante, les mystères soulevés nombreux et l’intérêt croissant au fur et à mesure que les pages se tournent. « Anxiogène » serait un bon qualificatif pour décrit ce premier tome, qui décidemment ne ménage pas son lecteur. 

  Mais venons-en au point fort du roman selon moi : l’écriture de Nicolas Cluzeau. L’auteur ne bâcle pas le travail, en nous offrant un style remarquable, distingué et fort, un style qui m’a un peu rappelé Janny Wurts par son excellence. Les descriptions des scènes de lutte sont incroyablement vivantes et bien construites, avec une vivacité et un réalisme admirable. Les scènes de batailles sont probablement les meilleures du roman, l’auteur y excelle vraiment.

  Enfin, ce qui fait la force du roman, fait aussi sa faiblesse, à savoir sa complexité, sa densité, qui m’ont parfois laissé dubitative. Je m’explique. Le monde des agories qui joue un rôle prépondérant dans le récit, est très compliqué et abstrait, beaucoup de choses me sont - à maintes reprises - passées sous le nez. On perd vite le fil du récit, et l’on ne sait plus si l’on se trouve dans le monde réel ou dans le monde du rêve. J’imagine que c’est voulu, mais reste que les fantasmagories ont pas mal freinés ma progression. Illusion ou réalité, telle est la question... Dans ce sens, je dirai que le roman n’est peut être pas à la portée de tous, les chemins vers Corollis étant bien tortueux...

  En bref, « La ronde des vies éternelles » est une étonnante découverte, l’auteur nous emmenant dans un univers retors et énigmatique. Les personnages principaux, malmenés par la vie,  n’ont rien de conventionnel et ont chacun une personnalité soignée. On ne peut que s’attacher à eux. Le monde du « Dit de Cythèle » est construit avec moult détails, une complexité et un luxe de précisions rarement atteint. Pas étonnant qu’à l’issue de ce premier tome, tous les secrets de Corollis ne se dévoilent pas complètement sous nos yeux. Reste qu’il est parfois difficile à la compréhension, notamment lors des passages dans le monde des agories. A découvrir.

 Ma note : 3.5/5

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